Folie
Une ombre blanche plane sur mon âme,
Soleil obscur de mes pensées perverses,
Brouillard confus d’une logique floue.
Suis-je un fantôme évanescent,
Le spectre désarticulé d’une triste pantomime,
Une morve qui coule au coin de ma bouche,
L’écume mousseuse d’un rictus intérieur ?
Ma chair disloquée frissonne de tous ses pores,
Je sue toute la rancœur de mes tourments humides,
Je bave mon espérance toujours condamnée,
Je bois ton amertume inassouvie,
Je te rêve en mes rêves lubriques,
Je te mange le cœur qui saigne d’un souvenir écarlate,
Je tue le Dieu qui t’habite,
J’assassine tes espoirs oubliés.
Je suis le mur de ma cellule et la camisole qui m’oppresse,
La prison de mes pensées à jamais égarées,
La pierre inassouvie d’un Sisyphe désespéré.
Je ne suis plus que bave,
Je ne suis plus que rage,
Je ne suis plus qu’un tremblement effrayant,
Je ne suis plus qu’un esclave en sursis,
Je ne suis plus que le squelette de mes angoisses.
Y-a-t-il des fous au paradis ?