La petite plongée que je viens d’effectuer dans l’œuvre de Patrick Modiano m’a rendu à la fois plus modeste et encore plus perplexe. L’écriture est simple, l’emploi du passé composé très inattendu, les répétitions des « je » et des « et » renforcent le caractère « oral » de son style. Tout ceci est évidemment voulu et s’avère le résultat d’un énorme travail qui restitue aux romans une atmosphère désuète, étrange et pénétrante. Tout réside dans le choix des mots, dans la construction de phrases souvent à l’actif, dans ces répétitions que le moindre animateur d’atelier littéraire condamnerait (et dont Philippe Djian s’est largement inspiré).
Comme quoi, un vocabulaire simple, un style dépouillé et presque « oral », peuvent vous donner le prix Nobel.