Quel style, quelle puissance, quelle érudition, quel souffle. La nuit insomniaque d’un musicologue orientaliste qui, de souvenir en souvenir, chacun en appelant un autre, dans une résonnance où l’orient retrouve son passé revisité par l’occident, une atmosphère de fin de civilisation où la maladie du héros fait écho à la barbarie de Daesh, voyage au plus fort d’un amour jamais consommé, mais d’autant plus présent, accompagné de personnages que seules les nuits passées dans le désert peuvent exacerber, nous enchante, chaque phrase devant être savourée sans modération, dégustée, décortiquée pour en extraire tout le suc, toute l’âme qui se glisse dans la suivante, toujours renouvelée, jamais identique, chevauchée linguistique fantastique dont nous, cavalier maladroit, ne pouvons qu’accompagner, en se cramponnant à une selle qui va trop vite, trop loin, pour notre banalité.

L’écriture de Mathias Énard, quelque chose entre Proust et Soljenitsyne, transforme la littérature moderne en une platitude assourdissante.

Compte rendu de lecture de « La clef de Salomon » de José Rodrigues dos Santos

Après « La formule de Dieu », Dos Santos frappe encore un grand coup : à partir de la physique quantique, l’idée que notre univers est conscient est tout à fait intéressante et ouvre des perspectives passionnantes dans le contexte de l’échelle de la complexité et de la transhumanité. L’univers n’est qu’un et nous en faisant partie à mesure que nous élevons notre niveau de conscience. Nous ne pouvons que s’émerveiller, une fois de plus, de la clairvoyance de Spinoza et de son « Amor Dei intellectuallis ».

Didier est amoureux du désert, en particulier du Sahara. Au cours de sa dernière traversée, en plein Ténéré, il tombe sur un couple de migrants particulier : elle, Ahmina, est une Peulh musulmane et lui un Français. Ils fuient un destin dramatique pour rejoindre l’Europe. Didier va leur proposer de les emmener dans son 4x4, à ses risques et périls. Commence alors une aventure à travers le désert au cours de laquelle des tragédies et des rencontres vont forger une relation particulière entre Ahmina et Didier. Celle-ci va se prolonger en France pour se terminer d’une façon totalement inattendue. Le roman adresse le thème des migrants, des djihadistes, de l’amour et du choc entre l’Afrique et l’Occident, entre l’islam et la démocratie.

Où le trouver ? http://www.leseditionsdunet.com/roman/3444-les-larmes-du-tenere-gerard-muller-9782312036915.html

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Pourquoi pas un polar golf pour Noël ?

Ce recueil regroupe treize nouvelles inédites, six récits de voyage et un essai. Le lecteur passe ainsi d’un monde onirique à des petits romans policiers, et même à une nouvelle de métro, démarche équivalente aux poèmes de métro. L’humour est omniprésent, même lorsque l’histoire s’aventure dans des contrées plus tristes et plus émouvantes. La poésie n’est pas absente, notamment lorsque le rêve s’immisce dans la réalité, comme un aiguillon dans la banalité de la vie. Les récits de voyage sont basés sur des faits vécus, où l’humour est aussi privilégié au profit de petites aventures amusantes ou intéressantes. L’essai est lui plus sérieux ; il tente de recouper les dernières avancées de la science moderne sur la création de l’Univers et de la vie avec les mythes anciens des différentes mythologies. Il trouve naturellement sa place dans ce recueil, considérant que l’aventure de notre Monde est une sacrée nouvelle et un récit plus fantastique que tout ce que l’homme a pu imaginer.

Où le trouver ? http://www.leseditionsdunet.com/nouvelles/3529-a-hue-et-a-dia-gerard-muller-9782312037073.html

Construit comme le roman d’Albert Camus « La chute », cet essai propose un parcours dans notre futur d’homme connecté. Le thème de la transhumanité y est largement abordé avec ses conséquences et sa finalité élaborées à partir des dernières connaissances de l’astrophysique. L’immortalité de l’homme et de l’Univers est aussi évoquée en tentant de proposer un sens à notre monde et à notre existence. Le ton ne se veut ni dogmatique ni magistral ; au contraire, le choix du monologue permet de personnifier le discours et de lui procurer une « âme » avec ses faiblesses accompagnées de ses incertitudes. D’aucuns y verront peut-être une sorte d’assemblage hétéroclite d’idées à la mode, mais l’auteur espère simplement voir d'autres découvrir les méandres de la pensée d’un homme moderne aux prises avec ses interrogations existentielles.

Où le trouver ? http://www.leseditionsdunet.com/essai/3535-la-chute-immortelle-gerard-muller-9782312037134.html

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« Les chocolats de la comtesse » est une pièce policière de boulevard. L’action se passe dans une maison de retraite et met en scène une comtesse qui, de sa chambre et sur son fauteuil roulant, règne sur un trafic de drogue international. Son fils, commissaire de police, enquête sur ce même trafic, sans savoir que sa mère en est l’instigatrice et le véritable chef du réseau. La couverture s’avère des plus efficaces, car ce n’est qu’après force péripéties que le pot aux roses est découvert. La chute est inattendue et donnera un peu de rêve à toutes les personnes qui liraient la pièce du fond de leur maison de retraite.

Où la trouver ?  http://www.leseditionsdunet.com/theatre/3556-les-chocolats-de-la-comtesse-gerard-muller-9782312037288.html

Ce vaudeville a été conçu sur la même base que la célèbre pièce « Un petit jeu sans conséquence ». Dans ce cas présent, le couple protagoniste n’annonce pas à leur groupe d’amis qu’ils se séparent, mais que le mari vient de faire son coming out en dévoilant officiellement son homosexualité. Il s’en suit un certain nombre de situations dans lesquelles les secrets et les non-dits vont apparaître au grand jour. Toutes ces révélations vont-elles mettre en danger l’amitié et la cohésion du groupe ? Le lecteur le saura à la fin de la pièce avec une chute bien-sûr inattendue et tout à fait moderne.

Où la trouver ? http://www.leseditionsdunet.com/theatre/3566-en-trompe-l-oeil-gerard-muller-9782312029399.html

Qu’est-ce que la poésie, sinon un cri. Un cri pathétique qui résonne comme l’incapacité, la désespérance de pouvoir changer les choses. L’auteur a délibérément choisi de mêler les formes poétiques classiques et libérées pour adresser les thèmes qui lui tiennent à cœur. Ce recueil propose alors un voyage aussi bien dans les affres que dans les joies de la vie. Il comporte quatre parties très différentes les unes des autres, comme une résonance aux différents tempos de l’existence. Le lecteur découvrira tout d’abord une couronne de sonnets sur le thème du cancer. Cet exercice est certainement le plus difficile pour le poète qui doit enchaîner quatorze sonnets dont le premier vers de chacun est identique au dernier du précédent, le tout à partir d’un sonnet maître constitué du premier vers des quatorze autres. La couronne démarre sur la maladie, puis s’égare dans les souvenirs du souffrant, avant de revenir vers son cancer. Vient ensuite la partie appelée « démesures » qui décrit les outrages de l’existence comme la folie, l’alcoolisme, la guerre et l’addiction. Le lecteur passe ensuite à la légèreté, avec quelques fois des clins d’œil érotiques, puis à un voyage à travers des jeux poétiques en guide de récréation. Il cheminera ainsi du plus grave au plus futile, pour finir sur des notes heureuses. Un happy end, en somme.

Où le trouver ? http://www.leseditionsdunet.com/poesie/3542-a-la-vie-a-la-mort-muller-gerard-9782312037189.html

Lire un extrait : http://www.u-reed.com/lecteur.php?id=3442&width=580&height=848&bg=FFFFFF